Artiste juive polonaise qui vécut à Paris et à Gérone au début du XXe siècle
Mela Muter est une artiste polonaise vivant à Paris au début des années 1900. Elle est l'une des rares femmes artistes juives de son époque qui obtint une reconnaissance internationale pour son œuvre.
Qui était Mela Muter ?
Elle est née en 1876 à Varsovie sous le nom de Maria Melania Klingsland.
Elle a étudié à l'Académie des beaux-arts de Varsovie. En 1899, elle épouse le critique d'art et écrivain Michal Mutermilch, et continue ses propres études artistiques. En 1901, elle s'installe avec sa famille à Paris, où elle s'inscrit à l'Académie Colarossi et à l'Académie de la Grande Chaumière.
Elle commence à exposer ses peintures à Paris et en Pologne, captivant la scène artistique parisienne du début des années 1900.
Muter acquit une réputation de portraitiste populaire à Paris, peignant les riches et les notables de la ville. Elle réalisa également de nombreuses œuvres sur le thème de la maternité, ainsi que des natures mortes et des paysages.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle eut une liaison avec l'écrivain activiste Raymond Lefebvre, ce qui causa son divorce.
Quel est le lien entre Mela Muter et Gérone ?
En mars 1914, elle se rend pour la première fois à Gérone, en Espagne, et elle y retournera plusieurs fois.
Elle initie la communauté artistique locale aux nouvelles tendances de l'art cosmopolite de Paris. Son impact sur la scène artistique de Gérone est tel qu'une place de la ville porte aujourd'hui son nom.
Après la Première Guerre mondiale, le style de Muter change à nouveau. Elle ne souhaite plus peindre la réalité, espérant plutôt capturer la beauté de ce qui l’entoure.
Elle se convertit au catholicisme en 1924, après la mort de son père. Cependant, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se sent en danger sous l'occupation nazie en raison de ses origines juives. Elle quitte Paris pour Avignon où elle enseignera le dessin, l'histoire de l'art et la littérature.
Après la guerre, elle retourne à Paris. Malgré des problèmes de vue, elle continue de peindre jusqu'à sa mort en 1967, à l'âge de 85 ans.
Une femme artiste pionnière dont l’héritage perdure, son œuvre continue d'être admirée pour son style audacieux et expressif et sa célébration de la beauté et la vitalité du quotidien.