Un croquis de Pauline Viardot avec un arbre derrière elle.
Histoire

Pauline Viardot - une diva européenne

Explorez la vie d'une mezzo-soprano française, compositrice et pédagogue

par
Ad Pollé (s'ouvre dans une nouvelle fenêtre) (Europeana Foundation)

Pauline Michelle Ferdinande Viardot, née Garcia (1821-1910), était une femme très accomplie dans un monde dominé par les hommes. Elle sut faire valoir ses talents tout au long de sa longue carrière, s’imposant comme l'une des chanteuses les plus connues de son temps en Europe.

Elle fut également professeure de chant, compositrice et entrepreneure culturelle avant la lettre. Bref, elle fut l'une des femmes les plus influentes dans le monde de la musique classique du XIXe siècle.

Portrait de Pauline Viardot en costume historique, posant avec une petite harpe.

Pauline est née dans une famille musicale: Son père, Manuel Garcia, était un célèbre ténor espagnol. Sa mère, Joaquina Stichès, était également chanteuse d'opéra, et sa sœur, Maria Malibran, une légendaire soprano d’opéra célèbre pour ses talents d'actrice ainsi que pour sa beauté. Maria décèdera tragiquement à l'âge de vingt-huit ans.

Le père forma ses deux filles au piano et leur donna également des cours de chant. La famille vivait à Paris, mais voyageait et jouait partout dans le monde. Le père, la mère, le frère et la sœur de Pauline ont donné la première représentation complète du Don Giovanni de Mozart aux États-Unis.

Les enfants de Pauline deviendront aussi musiciens: son fils violoniste de concert, une de ses filles compositrice et les deux autres (filles) chanteuses de concert.

Pauline donne son premier concert en 1837 à l'âge de 16 ans à Bruxelles.

Peu de temps après, sa carrière décolle avec succès et elle acquiert rapidement une bonne réputation. Si bien qu'à l'automne 1843, à Saint-Pétersbourg, une critique enthousiaste paraît dans un journal local deux jours avant sa représentation dans cette ville ! Heureusement, la description prophétique de l’ovation par les « critiques » s’avéra très précise, le public battit des mains en criant pendant une heure.

Un portrait en sépia de Maria Felicitas Malibran, la sœur de Pauline Viardot, vêtue d'un vêtement avec un large décolleté. La photo est signée en bas.

Pauline n'était peut-être pas renommée pour sa beauté, contrairement à sa sœur, mais elle exerçait une attraction irrésistible sur les autres.

Le critique d'art Louis Viardot devint son mari dévoué et son imprésario. Le romancier russe Ivan Tourgueniev tomba passionnément amoureux d'elle. Il devint son amant pour le reste de leurs vies et accompagna les Viardots dans la plupart de leurs voyages à travers l'Europe, pour finalement emménager avec eux.

Photographie d’Ivan Tourgueniev, barbu et soigneusement coiffé, vêtu d'une veste sombre et d'une cravate.

Pauline parlait couramment l'espagnol, le français, l'italien, l'anglais, l'allemand et le russe. Elle a également composé dans différents styles de musique nationaux et joué dans des music-halls à travers l'Europe. Profitant de l’expansion rapide des réseaux ferroviaires européens, les Viardots et Tourgueniev voyageaient constamment à travers le continent, principalement pour les tournées internationales de Pauline.

Grâce à leurs nombreux liens internationaux avec des musiciens, compositeurs, artistes, écrivains et entrepreneurs culturels, les Viardots et Tourgueniev ont contribué de manière significative à l’unité culturelle croissante de l’Europe.

Parmi ces liens on retrouve des compositeurs comme Clara Schumann, Charles Gounod, Frédéric Chopin, Hector Berlioz et Camille Saint-Saëns (qui lui a dédié son œuvre Samson et Dalila). Des écrivains comme George Sand, Charles Dickens, Gustave Flaubert et des peintres comme Eugène Delacroix faisaient également partie de leur entourage.

Gravure d'une gare du XIXème siècle avec une tour d’horloge, plusieurs personnes, des voitures et des arbres au premier plan.

En 1863, Pauline Viardot se retire de la scène.

Avec sa famille, elle quitte la France et s'installe à Baden-Baden en Allemagne, où Tourgueniev vit aussi. Quelques années plus tard, en 1870, les Viardots reviennent en France, et Pauline commence à enseigner au Conservatoire de Paris. Elle tient également un salon de musique dans sa maison du boulevard Saint-Germain.

Portrait photographique sépia de Pauline Viardot.

En 1910, Pauline Viardot meurt à l'âge de 88 ans. Elle est enterrée au cimetière de Montmartre.

Transcrire des lettres écrites ou adressées à Pauline Viardot.

On the occasion of Women's History Month, Europeana Transcribe offers you a chance to uncover less known women’s stories and make them more visible and accessible.